« Pour le meilleur comme pour le pire, jusqu’à ce que la mort la mésentente nous sépare. »
Le divorce ou la séparation sont souvent conflictuels car ils présentent cette contradiction d’exiger une entente dans un contexte où la relation s’est généralement dégradée.
On exprime des désaccords sur la garde des enfants, un partage du patrimoine, une pension alimentaire… et on rencontre des difficultés à trouver ce fameux terrain d’entente qui satisfait tout le monde et l’on peut nourrir le sentiment que l’autre ne coopère pas.
Ce terrain d’entente est difficile à trouver car en réalité, personne ne le cherche. Si l’autre est devenu un adversaire, un ennemi, qu’il nous a fait souffrir ou nous a abandonné, ce n’est pas un intérêt mutuel que l’on recherche en priorité, mais notre propre intérêt, notre justice, quitte à ce qu’ils soient au dépend de l’autre.
Les murs de l’impasse sont posés, et la dynamique de la surenchère amorcée. Si l’autre ne cède pas, il ne reste que la voie judiciaire. On attaque, se défend, contre-attaque, en utilisant toutes les armes à notre disposition car il devient inenvisageable de ne pas gagner. Impossible de savoir combien de temps cela peut durer.
La médiation permet de sortir de cette impasse et de stopper la surenchère par un changement de perspectives. C’est le désamorçage simultané des émotions négatives chez les deux personnes, par l’intervention du médiateur, qui rend possible une discussion apaisée et constructive.
Mais revenons-en à notre question initiale : Comment réussir son divorce, ou sa séparation ?
Une proposition consiste à considérer la rupture comme le début d’une nouvelle relation dont les modalités sont à définir ensemble. Ainsi, on se tourne vers l’avenir et ce que l’on souhaite en faire, plutôt que de rester esclave du passé et de la souffrance.
Facile à dire, plus difficile à faire quand les émotions négatives envers l’autre sont bien légitimes et qu’elles ont pris le dessus. Certains couples y arrivent par eux-mêmes, pour les autres, la médiation aide à construire ce nouveau projet relationnel.
Le processus mis en place par le médiateur permet aux ex-conjoints de se préparer, séparément, à construire leur projet ensemble. Les solutions et les nouvelles modalités sont alors trouvées par les personnes elles-mêmes qui reprennent prise sur leurs vies.
Parmi les enjeux d’une séparation, il y a la question du cadre parental offert aux enfants quand il y en a. Cela fait partie du projet relationnel. Ont-ils besoin de parents qui ne se parlent qu’à travers leurs avocats au nom de leur intérêt supérieur ? Ou de parents qui ont appris à prendre ensemble les décisions qui les concernent même lorsqu’ils ont des avis différents ?
L’entente peut sembler inimaginable, pourtant le choix judiciaire est un choix par défaut, faute d’avoir trouver un autre moyen d’obtenir satisfaction. La médiation représente un espoir de faire mieux, de manière apaisée et rapide.